Découverte interstellaire!
Il y a quelques jours, le grand public a appris l’existence d’un objet bien connu des astrophysiciens. L’astéroïde 1I/2017 U1 ou Oumuamua, est le premier objet que nous observons qui n’est pas lié gravitationnellement à notre Système solaire. Les données minutieusement accumulées indiquent jusqu’à maintenant qu’il provient de l’extérieur du Système solaire, qu’il a frôlé la Terre (à 24 millions de km), qu’il repart à une vitesse de 25 km par seconde et qu’il serait de forme allongée (10 fois plus long que large).
Les représentations d’artistes d’images astronomiques représentent un outil puissant pour les astrophysiciens qui souhaitent vulgariser et faire connaître du grand public le fruit de leur travail. Bien peu d’objets astronomiques peuvent bénéficier d’une photographie directe. Afin que nous puissions admirer des représentations d’artistes et des simulations de trajectoires qui s’approchent le plus possible de la réalité il faut d’abord extraire un maximum d’informations de la lumière qui nous provient des astres.
Dans le cas de l’astéroïde Oumuamua, des télescopes photographient le ciel à plusieurs reprises avec des caméras à grand champ de vue. On compare alors les images entres elles et on identifie ce qui bouge par rapport aux étoiles de fond. On note aussi la présence de nouveaux objets. Ces images doivent être étalonnées avec une grande précision afin que les astronomes soient en mesure de bien comparer les photos du ciel entres elles.
Une fois l’objet identifié, il faut prendre des images de l’objet dans plusieurs filtres de couleurs, une technique qui s’appelle la photométrie. Or, l’objet en question est très peu lumineux et se déplace rapidement. Il ne faut pas se tromper d’objet lors des observations.
Avec toutes ces photos et des calculs précis, on peut déterminer la taille de l’objet et s’il tourne sur lui-même. Plus on a de photos de l’objet, plus on accumule de données sur son déplacement et meilleur devient notre calcul de son orbite. Avec les variations de sa luminosité, les chercheurs ont également pu déterminer que l’objet est très allongé.
On procède ensuite aux observations en spectroscopie. On sépare la lumière de l’objet afin d’en déterminer la composition chimique et la vitesse précise. Moins l’objet émet de lumière, plus il faut un grand télescope pour arriver à collecter la lumière nécessaire à ce type d’analyse.
Finalement, il devient possible de représenter tous ces résultats de manière visuelle! Voici donc une animation produite à l’aide d’une représentation d’artiste et des calculs des paramètres orbitaux de l’objet : https://www.youtube.com/watch?v=O6PpbO7vIjU
Pour en savoir plus :
L’émission ‘Les années lumière’ fait le point sur la découverte avec l’astronome québécoise Laurie Rousseau-Nepton, de l’observatoire Canada-France-Hawaï. L’entrevue complète se trouve ici :
Texte de Marie-Michèle Limoges
Directrice du contenu scientifique et de la formation au Cosmodôme